Textes

L’exposition "Metropolis" réunit pour la première fois en France deux séries du photographe Michael Wolf : "Architecture of Density" et "Transparent City" posent la question de la place de l’individu dans les mégapoles internationales.

Architecture of Density


En 2003, Michael Wolf entame une série de photographies – "Architecture of Density" – dans laquelle il explore, à travers un ensemble de prises de vue rapprochées de gratte-ciels, l’architecture de Hong Kong qui a, dans les 50 dernières années, connu une très forte croissance économique et démographique, entraînant la construction de forêts d’immeubles d’une hauteur vertigineuse.
A première vue, les grilles verticales et horizontales de ces immenses tours industrielles et commerciales peuvent évoquer de complexes motifs abstraits, pouvant même générer une certaine sensation de vertige. Au-delà de cette esthétique de l’urbanisation, "Architecture of Density" conjugue imaginaire et réalité : réalisées sans aucun montage, ces photographies dressent le portrait d’une ville où l’apparente absence de vie humaine ne fait que renforcer la monumentalité des structures qui la composent.
Mais en y regardant de plus près, on saisit, à travers de multiples détails disséminés dans les images, des bribes de la vie qui se cache derrière les larges murs de ces architectures. La tension qui s’instaure ainsi entre l’anonymat dans une grande ville et les indices plus intimes d’une présence humaine constitue l’un des axes importants du travail de Michael Wolf.
Michael Wolf : « Avec ces images, je veux transmettre l’impact visuel de ces gratte-ciels édifiés pour loger tant de personnes dans de si petits espaces. Ils me rappellent des ruches ou les codes barres des produits de supermarchés. Mais j’aime l’ambivalence que ces images véhiculent : des images abstraites tout autant que des documents sur ce qu’est vivre à Hong Kong ».

Transparent City

Chicago, comme beaucoup d’autres centres urbains dans le monde, a récemment subi une nouvelle vague de constructions : une couche d’expérimentations architecturales venant se greffer à celles des siècles passés. Au début de l’année 2007, le Museum of Contemporary Photography, Columbia College Chicago, en collaboration avec l’U.S. Equities Realty Artist-in-residence Program, invite Michael Wolf à photographier cette ville célèbre pour cet héritage architectural.
Michael Wolf choisit de travailler sur le quartier du centre-ville et de se pencher, entre autres, sur la question du voyeurisme.
Alors que les séries précédentes avaient introduit des détails humanisants au sein de la géométrie urbaine environnante, les détails de "Transparent City" sont devenus des fragments de vie – déformés et hypertrophiés par numérique – furtivement dérobés par des téléobjectifs : Edward Hopper rencontre Blade Runner. Cette matière résonne avec l’esthétique du formalisme pour lequel Michael Wolf est connu.

Outre la qualité technique de son approche, Michael Wolf confirme dans "Transparent City" son intérêt pour une vision sociologique de la cité : la façon dont la vie moderne se dévoile à l’intérieur même de la structure des villes contemporaines en croissance incessante.

Michael Wolf

Metropolis

vendredi 3 juillet - samedi 26 septembre 2009

La galerie particulière

16, rue du perche 75003 Paris